Ce mois-ci, l’émission « un territoire, des entreprises » est consacrée à l’entrepreneuriat féminin.
Pour en parler, j’ai eu le privilège de recevoir 2 invitées :
- Pauline Ollier-Bonnet, avocate au Barreau de Nîmes et co-fondatrice du premier réseau d’entrepreneuriat féminin alésien
- Clare Harte, cheffe d’entreprise créatrice de la société ILO, aux multiples engagements : de FACE Occitanie, au REFUGE, en passant par ses responsabilités en tant qu’élue politique
A mes côtés, deux chroniqueurs : Hélène Urtis Haderer, responsable Marketing chez Citynox et Philippe Lamouroux, Président de l’Ordre des Experts-Comptables Région Montpellier
L’entrepreneuriat au Féminin : les infos clés
A l’échelle du monde, le nombre de femmes créatrices ou cheffes d’entreprises est en augmentation. Mais c’est paradoxalement dans les pays les plus riches que la proportion d’entrepreneures parmi les femmes a le plus de mal à progresser.
En France, la création d’entreprise se féminise de plus en plus, portée entre autres par les réseaux d’entrepreneuriat féminin.
La proportion de créatrices d’entreprise en France est passée de 30 % à 40 % entre 1996 et 2016. Un chiffre qui, selon toute vraisemblance, va continuer d’évoluer positivement puisque 70 % des femmes considèrent la création d’entreprises comme un choix pertinent de carrière. Elles ne représentent malgré tout que 27,3% des dirigeants d’entreprise en France, contre 72,7% d’hommes.
Près de 2 femmes sur 10 envisagent de créer une entreprise. Secteur de prédilection des femmes entrepreneurs : les services, qui regroupent 48% des entreprises créées par des femmes et également la santé. La TPE semble la norme : une femme entrepreneur est à la tête d’une entreprise de 1,9 salarié en moyenne, avec un chiffre d’affaires moyen de 182 000 euros par an.
Les dirigeantes d’entreprises sont plus diplômées que les hommes : 72% d’entre elles disposent d’un diplôme se situant entre le master et le doctorat, quand ce ne sont que 62% des hommes dirigeants d’entreprises qui sont diplômés à ce niveau.
Comme pour les hommes, l’entrepreneuse moyenne est mariée et a des enfants, et doit donc concilier vie familiale et vie professionnelle, Loin des clichés, on constate que la vie privée n’est pas un frein à entrepreneuriat féminin : 46% d’entre elles estiment plus simple de concilier ces deux mondes en tant que dirigeant d’entreprise.
Il s’agit là d’un élément important, puisque la naissance du premier enfant a de profondes répercussions sur de nombreux indicateurs du marché du travail, mais seulement pour les femmes. Si les deux sexes connaissent initialement des progressions salariales assez similaires, celles-ci divergent immédiatement et significativement suite à la naissance du premier enfant. En l’occurrence, les femmes voient leur rémunération chuter rapidement de 30 % en moyenne. La maternité produit également un effet « plafond de verre » : après la naissance, la probabilité de devenir cadre stagne pour les mères, tandis qu’elle augmente régulièrement pour les hommes avec enfant, si bien que la place des premières dans l’échelle des rémunérations recule relativement.
Le top 5 de ce qui motive les femmes à entreprendre :
- L’indépendance,
- Le goût pour l’entrepreneuriat,
- Une opportunité de création,
- L’augmentation de revenus potentielle,
- L’idée d’un produit ou service.
En réalité, les motivations des femmes créatrices d’entreprises sont sensiblement identiques à celles des hommes. En 2018, créer sa boîte quand on est une femme est toujours un défi. Parmi les obstacles qui peuvent se présenter, il y a celui du financement. Si des progrès sont visibles dans la croissance des levées de fonds féminines et dans la proportion de femmes investisseurs, il reste encore beaucoup à faire.
>>> La boîte à outils
Exemples d’aides et structures d’accompagnement, spécialement dédiées à l’entrepreneuriat féminin :
- le réseau de Business Angels “FemmesBusinessAngels”,
- le réseau d’incubateurs et de pépinières d’entreprises innovantes “Les Premières”,
- l’association Girlz In Web pour celles qui entreprennent dans le numérique,
- l’association StartHer, qui soutient les femmes qui évoluent et créent leur entreprise dans la Tech,
- le Salon Professionn’L,
- la semaine de l’entrepreneuriat féminin,
- le Fonds de garantie à l’initiative des femmes (FGIF),
- l’Aide à la reprise d’activité des femmes (Araf), la demande s’effectue auprès d’un conseiller Pôle Emploi. L’aide est allouée annuellement et est un coup de pouce pour financer les frais de garde des enfants,
- le “Réseau d’accompagnement des créations et des initiatives par une nouvelle épargne de solidarité” (Racines), propose des prêts et un accompagnement de deux ans.
Le plan “Entreprendre au féminin” du gouvernement créé en 2013, dont la finalité est d’augmenter le nombre de création d’entreprises initiées par des femmes, est quant à lui reconduit jusqu’en 2020 ; il permet :
- de sensibiliser et d’informer les créatrices d’entreprises,
- d’accompagner les cheffes d’entreprises,
- de faciliter l’accès aux financements.